Un article écrit par Thomas Gerbet

Absence du français : l’OQLF demande des correctifs à l’Université McGill

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L’Université McGill est une université anglophone mais soumise à la Charte de la langue française.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
L’Université McGill est une université anglophone mais soumise à la Charte de la langue française.

Des courriels aux employés et des pages du site web de l'Université ont été rédigés uniquement en anglais.

L'Office québécois de la langue française (OQLF) a rappelé l'Université McGill à l'ordre ces derniers jours à la suite d'une plainte, a appris Radio-Canada. Cet établissement universitaire devra s'assurer d'inclure le français dans toutes ses communications afin de respecter la Charte.

Après analyse du dossier, la Direction de la protection de la langue française a constaté que des départements de l'Université McGill ont communiqué avec leurs employés uniquement en anglais à de nombreuses reprises.

Par ailleurs, le site web de l'Université n'est pas toujours traduit en français, notamment la page sur l'équité, la diversité et l'inclusion.

On peut lire dans cette décision, obtenue par Radio-Canada, que l’OQLFconsidère que la dénonciation est fondée en vertu de l’article 41 de la Charte de la langue française.

Conformément à cet article, les communications écrites d’un employeur doivent au moins être rédigées en français.

L'Office québécois de la langue française dans sa décision

En effet, selon la loi,  un employeur est tenu d’utiliser le français dans les communications écrites avec son personnel. Il peut aussi utiliser l'anglais, mais le français ne doit pas être absent.

L'OQLF confirme avoir communiqué avec l'Université McGill à ce sujet. Selon la décision, il s'agissait de demander à McGill qu’elle apporte les corrections requises pour se conformer à la Charte. Le dossier est toujours en traitement, ajoute l'Office.

McGill demande à ses départements de se conformer

Invitée à réagir, l’Université reconnaît qu'en tant qu'établissement anglophone au sens de la Charte de la langue française, elle doit se conformer aux dispositions qui lui sont applicables.

La porte-parole Shirley Cardenas explique qu'un message a été transmis par la direction dans les jours qui ont suivi notre premier échange avec l’Office québécois de la langue française.

Le recteur et vice-chancelier par intérim a fait un rappel des obligations législatives concernant la langue des communications émanant des divers dirigeants de l'Université et a lancé une démarche visant à mettre en place des processus afin de s’assurer que nos sites web respectent les dispositions applicables de la Charte de la langue française.

Shirley Cardenas, porte-parole de l'Université McGill

En novembre 2021, Radio-Canada avait révélé que l'Université McGill avait aboli un programme de français en l'annonçant en anglais uniquement aux chargés de cours. Des enseignants de français concernés avaient pris cette annonce comme un coup de couteau dans le dos.

« Ironique », dit un professeur francophone de McGill

C’est quand même ironique que le site web parle de diversité et d’inclusion et qu’on y écarte le français, lance Martin Drapeau, professeur de psychologie à McGill.

Il fait partie des enseignants qui se sont déjà exprimés publiquement pour critiquer le peu de place accordé au français à l’Université McGill.

C’est quand même une université québécoise, située au Québec, qui doit se soumettre aux lois québécoises.

Martin Drapeau, professeur de psychologie du counselling à l'Université McGill

Même s’il maîtrise parfaitement l’anglais, ce professeur estime que c'est une question de principe et de survie et de défense du français.