Un article écrit par Radio-Canada

Le milieu sportif québécois « s’attendait à mieux » du budget provincial

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Isabelle Charest, la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air

La Coalition pour l’avenir du sport au Québec (CASQ) le reconnaît d’emblée, elle « s’attendait à mieux » du budget du Québec déposé mardi par le ministre des Finances Eric Girard.

Le gouvernement provincial prévoit un investissement de 88,4 millions de dollars au cours des 5 prochaines années pour le sport.

Pour la CASQ, c’est insuffisant.

On a été entendus par le gouvernement à savoir qu’il fallait avoir des sommes supplémentaires pour appuyer le milieu du sport. Par contre, on s’attendait à un peu plus. Vous vous souvenez, on avait demandé 500 millions pour les 4 prochaines années avec au moins 90 millions pour la première année. Donc, on est loin de l’objectif, mais on prend les bonnes nouvelles. Pour nous, la priorité c’est le capital humain, les gens. Comment peut-on aider nos fédérations, nos organisations sportives pour qu’ils livrent une expérience de qualité à nos pratiquants?

Julie Gosselin, porte-parole de la CASQ

Un montant de 72,7 millions parmi les 88,4 servira à l’augmentation de la pratique du sport et à l’accessibilité.

Sans financement adéquat, ce sera demander encore une fois de faire plus avec moins à un milieu où plusieurs frôlent la rupture de services, poursuit Julie Gosselin.

La CASQ souligne que la plupart des organisations sportives survivent avec des situations financières précaires, de même qu’avec peu de ressources humaines et techniques.

La réalité sur le terrain, et c’est ce qui nous fait peur, le sport tient sur des bénévoles en or. Avec la pandémie, le nombre de bénévoles a diminué. On voit donc moins d’entraîneurs, moins d’arbitres, moins de bénévoles. Ça peut avoir un impact direct sur le nombre de participants et leur expérience dans le milieu sportif, ajoute la porte-parole de la CASQ.

Le travail est loin d’être terminé et les discussions se poursuivent.

Nous, nous ne lâchons pas sur le fait que les 500 millions doivent être atteignables, renchérit-elle.

Deux bonnes nouvelles

Il y a toutefois de bonnes nouvelles dans ce budget, selon la CASQ, notamment l’investissement de 13 millions de dollars consacré à la protection de l’intégrité des participants.

L’impact que l’on va avoir sur la sécurité dans le sport, là, on a eu les sommes demandées. C’était une priorité. Maintenant, on va voir comment on va actionner cet argent pour avoir de l’impact et soutenir nos organisations, mentionne Julie Gosselin.

Concernant l'autre nouvelle réjouissante, il s'agit de l’argent frais investi dans les infrastructures.

On est venus bonifier l’enveloppe d’infrastructures de 410 millions. D'abord afin d'appuyer les infrastructures en cours pour s’assurer de les compléter, puis pour investir 300 millions supplémentaires à cette enveloppe, affirme la porte-parole de la CASQ.

Des sommes qui s’ajouteraient à la promesse de la ministre responsable du Sport et du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, d’investir 1,5 milliard de dollars sur 10 ans, selon ce que le gouvernement laisse entendre à la Coalition.

Le milieu sportif québécois espère connaître rapidement les initiatives du gouvernement afin de s’attaquer à la rétention des entraîneurs et des officiels.

Le travail est déjà en cours. Il y a beaucoup de travail avec le ministère, avec nos partenaires pour prioriser ce qu'il est possible de faire. Étant donné l’année difficile que nous avons au niveau d’une possible récession, on savait que cette année serait un peu plus difficile. C’est de voir ce qu’on peut prioriser cette année, tester cette année, pour être capable d’investir encore plus dans les prochaines années. Ces conversations sont importantes afin de faire les bons choix.

Julie Gosselin, porte-parole de la CASQ

En juin 2022, la CASQ avait présenté 15 recommandations à la ministre Isabelle Charest dans le but de valoriser la pratique du sport au Québec.