Un article écrit par Radio-Canada

Ottawa prolonge le programme de visa d’urgence pour les réfugiés ukrainiens

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Des réfugiés ukrainiens attendent devant l'ambassade du Canada à Varsovie, en Pologne.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Des réfugiés ukrainiens attendent devant l'ambassade du Canada à Varsovie, en Pologne.

Les Ukrainiens qui veulent trouver refuge au Canada auront encore quelques mois pour demander l'asile temporaire, a annoncé mercredi le ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser.

La date limite pour demander un visa d'urgence de trois ans avait d'abord été fixée au 31 mars prochain, mais les Ukrainiens et les membres de leur famille pourront désormais postuler jusqu'au 15 juillet.

Après cette date, les Ukrainiens pourront toujours demander des permis ordinaires de travail, d'études et de visiteur pour venir au Canada, mais ils devront payer les frais habituels associés à ces demandes.

J'encourage les personnes qui envisagent de venir au Canada à postuler et, si vous avez besoin de la protection du Canada, à venir, a déclaré mercredi M. Fraser lors d'une conférence de presse au Café Ukraine, à Ottawa, un centre d'accueil pour personnes déplacées en raison de la guerre.

Les Ukrainiens qui ont reçu un visa d'urgence auront jusqu'au 31 mars de l'année prochaine pour venir au Canada, où le gouvernement fédéral leur offrira un soutien financier et deux semaines d'hébergement à l'hôtel.

Ceux qui sont déjà arrivés auront également un an pour décider de prolonger ou non leur visa temporaire s'ils souhaitent rester au Canada.

Le nombre de migrants ukrainiens a augmenté en mars au Canada et la date limite imminente pour l’arrivée au pays a rendu les gens nerveux, a fait savoir Ihor Michalchyshyn, directeur du Congrès ukrainien canadien.

L'extension du programme facilitera le travail des personnes qui œuvrent à l’installation des réfugiés, et permettra aux Ukrainiens de garder leurs options ouvertes, a-t-il déclaré vendredi.

Près de 190 000 Ukrainiens sont arrivés

En date du 16 mars dernier, 616 429 personnes avaient été autorisées à venir au Canada dans le cadre de ce programme, bien qu'environ 190 000 Ukrainiens seulement soient arrivés au pays.

Le gouvernement a indiqué qu'il serait disposé à prolonger davantage les délais si la situation en Ukraine ne s'améliorait pas, a soutenu M. Michalchyshyn.

Nous espérons que la situation s'améliorera, grâce au soutien militaire que le Canada et d'autres alliés offrent à l'Ukraine, et nous espérons que les gens pourront commencer à penser à planifier leur retour chez eux dans un proche avenir, a-t-il déclaré. Mais cela dépend évidemment de ce que la Russie fait militairement.

Entre-temps, le ministre Fraser a fait savoir que les échéanciers pour les demandes et les arrivées aident le ministère à mieux gérer le système d'immigration.

Le porte-parole conservateur en matière d'immigration, Tom Kmiec, a indiqué que cette annonce était une occasion manquée de donner aux familles ukrainiennes une certitude à long terme concernant les plans d'immigration du Canada.

Il y a beaucoup d'avantages à dévoiler ce à quoi ressemblerait le programme permanent – plafond ou nombre limite de bénéficiaires, critères d'admissibilité, etc. –, juste pour que les gens puissent planifier leur vie, a déclaré M. Kmiec.

Le ministre Fraser a souligné qu'il y avait des points sensibles avec le gouvernement ukrainien concernant la mise en place de programme d’immigration à plus long terme. En effet, le président Volodymyr Zelensky espère que les Ukrainiens rentreront au pays à la fin de la guerre pour participer à la reconstruction.

Nous allons prendre des décisions non seulement sur la base de ce que l'on discute à huis clos à Ottawa, mais aussi sur la base des engagements envers l'Ukraine, son gouvernement et, surtout, notre communauté ukrainienne canadienne, a dit le ministre Fraser.

L'an dernier, le gouvernement canadien a annoncé qu'il lancerait un programme de réunification familiale pour permettre aux Ukrainiens qui ont des membres de leur famille au Canada de demander la résidence permanente, mais il n'a publié aucun détail depuis sur ce programme.