Un article écrit par Patrick Butler

Ottawa investit 2,5 G$ pour construire 60 navires de la Garde côtière

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Le navire de la Garde côtière canadienne Corporal Teather en cale sèche au chantier naval Irving, à Halifax, en octobre 2012. Ottawa veut renouveler sa flotte de petits navires et annonce la construction d'une soixantaine de nouveaux bateaux.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Le navire de la Garde côtière canadienne Corporal Teather en cale sèche au chantier naval Irving, à Halifax, en octobre 2012. Ottawa veut renouveler sa flotte de petits navires et annonce la construction d'une soixantaine de nouveaux bateaux.

Ottawa va investir 2,5 milliards de dollars pour la construction d'une soixantaine de petits navires de la Garde côtière canadienne. L’argent financera aussi l'entretien des navires existants.

Les navires seront utilisés surtout pour des activités de recherche et de sauvetage, mais aussi pour la recherche scientifique.

Les premiers navires seront en service en 2026, selon la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Helena Jaczek, qui en a fait l’annonce jeudi à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador. Elle explique que le nouveau financement s’étalera jusqu’en 2040.

L’idée est d’entretenir nos navires le plus longtemps possible, mais de les remplacer progressivement. Dans le passé, on attendait que tous les navires ne soient plus fonctionnels et on dépensait beaucoup d’argent en même temps. On veut éviter ce cycle de surchauffe et de contraction, explique la ministre.

On essaie donc de construire ces bateaux sur plusieurs années, affirme-t-elle, en ajoutant que cette approche permet aux chantiers navals de planifier à long terme.

De gros chantiers exclus

Selon la définition de la Garde côtière, un petit navire est un bateau de moins de 1000 tonnes brutes.

Le nouveau financement fait partie de la Stratégie nationale de construction navale, un plan à long terme visant à renouveler la flotte de la Garde côtière et de la Marine royale canadienne.

Les trois chantiers participant déjà à la Stratégie nationale de construction navale – les chantiers Davie à Lévis, Irving à Halifax, et Seaspan à Vancouver – ne seront pas admissibles à l’appel d’offres pour la construction des 61 nouveaux navires, une décision prise pour soutenir les plus petits chantiers navals.

Le chantier A.F. Theriault de Meteghan, en Nouvelle-Écosse, est parmi les entreprises qui espèrent profiter du financement. Gilles Thériault, qui dirige l'entreprise de 200 travailleurs, attendait cette annonce depuis des semaines. On se méfiait, à un moment donné, qu’il y avait des choses qui venaient, mais on ne savait pas quand. Alors, c’est bon de savoir que la boule commence à rouler, si tu veux, affirme-t-il.

Le coût de la stratégie a explosé depuis sa création, il y a 13 ans. La facture du volet visant la construction et l'entretien de navires de guerre, estimée à environ 26 milliards de dollars en 2008, s'élève ces jours-ci à plus de 80 milliards de dollars, selon un rapport du directeur parlementaire du budget.

Est-ce que le fédéral respectera les prévisions budgétaires annoncées jeudi?

Vous avez sans doute déjà construit des meubles d’IKEA. Le premier est toujours très difficile, puis les prochains sont de plus en plus faciles, affirme la ministre Jaczek.

Les coûts jusqu’à présent sont plus élevés que ce qui a été prévu, admet-elle. [Les navires annoncés jeudi] sont des bateaux plus petits. [...] Je ne m’attends pas à des dépassements de coûts comme on a vu avec les navires de la Marine.

Jeudi, alors que Mme Jackez dévoilait le nouveau financement à Saint-Jean, la ministre des Pêches et des Océans, Joyce Murray, faisait la même annonce à Vancouver.