Un incendie s’est déclaré jeudi après-midi dans un monastère situé à l’intersection des rues Sherbrooke et Saint-Dominique, dans le centre-ville de Montréal. Plus de 150 pompiers ont été déployés sur place pour combattre le feu, qui n’a fait aucune victime.
Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) affirme avoir reçu un premier appel vers 16 h 30 pour signaler de la fumée qui se dégageait du toit du monastère du Bon-Pasteur. Dès leur arrivée sur les lieux, les pompiers ont constaté un début d’incendie dans l’entretoit du bâtiment et qui s’est propagé
, a expliqué le porte-parole des pompiers.
Il n’y a aucun blessé et aucune personne manquante à l’appel. Tout le monde a été évacué
, a-t-il ajouté. Un total de 27 sinistrés ont par ailleurs été pris en charge par la Croix-Rouge.
Le feu était toujours actif vers 21 h 30, cinq heures après le début du sinistre. Selon le SIM, l'incendie pourrait ne pas être maîtrisé avant vendredi matin. Son porte-parole avait affirmé plus tôt dans la journée que le bâtiment pouvait encore être sauvé.
Un pompier a été évalué par les services de santé, mais son cas n'a pas nécessité de transport vers un hôpital, a encore fait savoir le SIM, en fin de soirée.
On est toujours dans un combat actif de l’incendie, ce n’est pas maîtrisé, [mais] ce n’est pas perdu
, a dit le porte-parole du SIM.
Toujours selon le SIM, un tronçon de la rue Sherbrooke est fermé à la circulation entre le boulevard Saint-Laurent et l'avenue de l'Hôtel-de-Ville. Le boulevard Saint-Laurent est également inaccessible entre les rues Ontario et Sherbrooke.
Une fois le feu maîtrisé, une enquête devra déterminer s’il s’agit d’un incendie de nature criminelle ou pas.
Un bâtiment patrimonial « précieux »
Sur Twitter, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a appelé la population à éviter le secteur. Il est encore trop tôt pour constater les dommages subis par le précieux édifice patrimonial, mais il n'y a ni mort ni blessé. Un immense merci aux équipes du SIM pour leur travail et leur dévouement
, a-t-elle écrit.
Classé immeuble patrimonial depuis 1979, le monastère du Bon-Pasteur témoigne de l'histoire des communautés religieuses féminines au Québec
, selon le site du ministère de la Culture et des Communications.
Il a été construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle pour accueillir les activités des sœurs de Notre-Dame du Bon Pasteur d'Angers. Il a conservé sa vocation religieuse jusque dans les années 1960.
Acquis en 1984 par la Société immobilière du patrimoine architectural de Montréal (SIMPA), le monastère sert aujourd'hui de centre multiservice qui comprend une résidence pour personnes âgées, une coopérative d'habitation, une garderie et des copropriétés.
La chapelle publique, située au centre du complexe, est maintenant une salle de concert qui fait partie du réseau des maisons de la culture de la Ville de Montréal; on peut notamment y trouver un piano de concert Fazioli et un clavecin Kirckman de 1772.
Angèle Boivin, une habitante de la résidence pour personnes âgées Aurélie-Cadotte, qui abrite 38 logements dans l'édifice, figure parmi les personnes qui ont été prises en charge par la Croix-Rouge. Ça fait deux heures et demie qu’on est à l’extérieur [...] et je n’ai pas mes médicaments, c’est ce qui m’inquiète le plus
, dit cette femme asthmatique qui porte un masque pour se protéger de la fumée. À mon âge, on n’a pas envie de traverser ça.
L'édifice historique abrite par ailleurs les bureaux de plusieurs organismes, dont ceux d'Héritage Montréal qui a pour mission de protéger le patrimoine de la métropole.
On est très, très, très préoccupés
, a dit à Radio-Canada un de ses employés, visiblement très ému. C’est un immeuble historique, c’est vraiment une tragédie.
Avec les informations de Gabrielle Proulx et de La Presse canadienne