Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, demande une enquête administrative après qu'un trousseau de clés a été égaré au centre de détention de Rimouski.
Selon le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, des clés servant à ouvrir certaines cellules de l’établissement de détention de Rimouski sont portées manquantes depuis le 31 août.
Le président du syndicat, Mathieu Lavoie, a confirmé lundi lors d’une entrevue à l’émission Info-Réveil qu’une note de service à cet effet a été transmise aux employés dès le lendemain, soit le 1er septembre.
Ces clés ne permettent pas de sortir du bâtiment, selon le syndicat, mais elles servent à ouvrir des cellules d’isolement, des cellules qui abritent des détenus suicidaires et des cellules réservées aux personnes atteintes de troubles de santé mentale qui ne peuvent se trouver en compagnie des autres détenus.
Ces clés sont habituellement dans une boîte fermée dans le secteur. Ce n'est pas des clés qu'on transporte de façon constante sur soi.
M. Lavoie se demande pourquoi le protocole établi pour faire face à de pareilles situations n’a pas été utilisé. Il y aurait dû y avoir un arrêt de circulation, une fouille
, insiste-t-il.
Le président du syndicat des agents de la paix estime qu’une fouille généralisée aurait dû être réalisée dès le départ. On a peur de nuire à la liberté des détenus. On est rendus vraiment dans une optique où il faut être le moins coercitif, le moins oppressant possible auprès des personnes incarcérées. C'est dans l'ADN actuellement des dirigeants aux services correctionnels et c'est problématique
, ajoute M. Lavoie.
Questionné sur cet incident lors d'un point de presse à Montréal, le ministre Bonnardel a répondu ceci : J'ai demandé une enquête administrative sur cette situation pour qu'on soit capables de comprendre comment ça se fait que ce trousseau de clés a disparu.
Le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti québécois en matière de sécurité publique, Joël Arseneau, salue la décision du ministre François Bonnardel de réclamer une enquête administrative au sein de l'établissement de détention de Rimouski. Il estime que c'était la chose à faire dans les circonstances. Perdre un trousseau de clés dans une prison, moi ça me semble assez surréaliste. [...] On pourrait en rire, mais en fait, ça pose un enjeu de sécurité pour les agents correctionnels
, souligne le député.
Mathieu Lavoie souhaite toutefois que des changements soient apportés pour établir un équilibre entre la sécurité à l’intérieur des murs et le respect des droits des détenus. Selon lui, les clés égarées pourraient faire office d’arme puisqu’elles mesurent entre 13 et 15 centimètres de longueur.
Ces clés, fabriquées aux États-Unis, seraient toutefois difficiles à reproduire selon lui. C'est assez complexe, au même titre que c'est assez complexe de changer les serrures parce que souvent, on n'a pas les morceaux pour les changer, on n’a pas de serrures dans un entrepôt qui attendent
, explique le représentant syndical.
M. Lavoie affirme que l’administration carcérale rimouskoise lui a dit que le changement de serrures est envisagé. Il croit cependant que cela pourrait prendre plusieurs mois avant de se réaliser, ce qui l’inquiète.