Les joueurs des Alouettes de Montréal sont rentrés au bercail, lundi, quelques heures après leur conquête de la Coupe Grey à Hamilton.
Les membres de l'organisation montréalaise soulevaient le précieux trophée pour la huitième fois de leur histoire à l’issue d’un triomphe de 28-24 sur les puissants Blue Bombers de Winnipeg, dimanche.
Sur le tarmac de l'aéroport de Mirabel, après une nuit festive, l'entraîneur de la ligne offensive Luc Brodeur-Jourdain, qui portait l’uniforme lors du dernier championnat de l’équipe en 2010, se réjouissait du dénouement heureux de la saison.
Terminer la saison avec huit victoires consécutives, dans une ligue aussi compétitive, c'est tout un accomplissement pour nos joueurs, encore, a dit celui qu’on surnomme LBJ. Ça demande une bonne préparation, ça demande des jeunes qui se sont investis tout au long de la saison. Je crois que nos joueurs ont répondu à l’appel. Ils ont eu une très, très belle saison.
Après le match, Marc-Antoine Dequoy y était allé d'une déclaration enflammée sur les ondes du Réseau des sports, déplorant qu'il y ait un manque de considération envers le fait français et les joueurs du Québec dans le milieu du football au pays. Il a précisé sa pensée sur la piste d'atterrissage.
La réalité est que la CFL, c'est une ligue bilingue, que le Canada est un pays bilingue. Et je trouve qu'il y a eu un peu de manque de respect envers la langue française au cours de la semaine, surtout à Toronto. À la ''game'' qu'on a jouée contre Toronto, l'hymne national était seulement en anglais.
Dequoy a ajouté que ses mots, à chaud après la rencontre, étaient ceux d’un jeune joueur émotif.
C’était juste pour dire : "Vous pouvez garder la langue anglaise", parce que je n’ai rien contre la communauté anglophone. Au contraire, je parle anglais tous les jours de ma vie. Le football, c’est anglophone et je me fais corriger parce que j’utilise beaucoup d’anglicismes. Ceux qui me connaissent savent qu’il n’y a aucune malice dans tout ça. C’est l’émotion qui s’est emparée de moi.
Il faut comprendre que Marc-Antoine a 29 ans. Moi, j’en ai 56, alors notre approche est un peu différente, a dit Dany Maciocia, sourire en coin. Si c’est de ça que tu as besoin pour te motiver et te donner un ou deux arguments de plus pour aller chercher une victoire, tu le fais.
Le directeur général et architecte des Alouettes tire, par ailleurs, une grande fierté de la représentativité québécoise dans son équipe.
On rapporte la coupe à Montréal, s’est-il enorgueilli. On a habillé 45 joueurs, 21 Canadiens, et 10 de ces 21 Canadiens étaient des Québécois. Ça, c'est probablement la chose dont je suis le plus fier. On a quelques entraîneurs québécois, il y a plusieurs Québécois au sein de la direction. Ça montre que le football est en santé chez nous, mais aussi que nous avons du monde capable de gérer une organisation dans les opérations football.
Dequoy a beau être descendu de l’avion, il est encore sur un nuage à la suite de la brillante performance des Oiseaux.
Cette victoire est incroyable, honnêtement, a-t-il confié. J’ai attendu toute ma vie pour devenir champion. C’est tellement difficile de comprendre le travail que ça nécessite durant toute l’année. Le défi pour moi tout au long de la dernière semaine était de rester calme parce que j’avais donné tant d’importance à ce moment, j’en avais rêvé. D’y être parvenu m’a enlevé un poids immense des épaules. Je suis tellement heureux.
D’autres belles émotions attendent les joueurs mercredi pendant le défilé des champions au centre-ville dès 11 h 30.
À lire aussi :
- [Analyse] La victoire des négligés de Montréal