Un article écrit par Radio-Canada

La COVID-19 bientôt pas plus dangereuse que la grippe saisonnière, estime l’OMS

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L'OMS espère abaisser cette année encore son niveau d'alerte maximal.

L'Organisation mondiale de la santé réitère son appel à Pékin à faire preuve de plus de transparence en matière de partage de données sur la pandémie.

La COVID-19 sera bientôt comparable à la menace de la grippe saisonnière, affirme vendredi l'Organisation mondiale de la santé, qui espère abaisser cette année encore son niveau d'alerte maximal.

Je pense que nous arrivons au point où nous pouvons considérer la COVID-19 de la même manière que nous considérons la grippe saisonnière, à savoir une menace pour la santé, un virus qui continuera à tuer, mais un virus qui ne perturbe pas notre société ou nos systèmes hospitaliers, a déclaré le chef des programmes d'urgence de l'OMS, Michael Ryan, en conférence de presse.

À ses côtés, le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est dit très satisfait de constater que, pour la première fois, le nombre hebdomadaire de décès signalés au cours des quatre dernières semaines a été inférieur à celui enregistré lorsque nous avons utilisé le mot pandémie pour la première fois, il y a trois ans.

Il s'est ainsi montré confiant quant au fait que l'OMS pourrait abaisser son niveau d'alerte maximal cette année.

Nous sommes certainement dans une bien meilleure position aujourd'hui qu'à n'importe quel moment de la pandémie.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS

L'OMS avait décrété l'urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020 − lorsque le monde comptait moins de 100 cas et aucun décès en dehors de la Chine − mais ce n'est que lorsque le Dr Tedros avait qualifié la situation de pandémie, en mars 2020, que le monde avait pris la pleine mesure de la gravité de la menace sanitaire.

Trois ans plus tard, près de sept millions de décès dus à la COVID-19 ont été signalés, bien que nous sachions que le nombre de décès dus à la COVID-19 est plus élevé, a-t-il indiqué.

Et même si nous avons de plus en plus d'espoir quant à la fin de la pandémie, la question de savoir comment elle a commencé reste sans réponse, a-t-il relevé.

La Chine toujours critiquée

À cet égard, il a montré du doigt la Chine qui, sans prévenir l'OMS, a publié fin janvier − puis retiré de la plus grande base mondiale de données sur les séquences de SRAS-CoV-2 (GISAID) − des données qui pourraient potentiellement éclairer les scientifiques sur l'origine de la COVID-19.

Ce n'est que dimanche dernier que l'OMS en a été informée, non pas par la Chine, mais par des scientifiques. Les données, qui proviennent du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, concernent des échantillons prélevés sur le marché de Huanan à Wuhan, la ville où le virus a été détecté pour la première fois en 2020, notamment sur des chiens viverrins.

Ces données, que des scientifiques ont pu télécharger et analyser pendant qu'elles étaient en ligne, n'apportent pas de réponse définitive à la question de savoir comment la pandémie a commencé, a expliqué le Dr Tedros, mais elles auraient pu − et dû − être partagées il y a trois ans.

Nous continuons à demander à la Chine de faire preuve de transparence dans le partage des données.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS

Nous avons demandé au CDC chinois de rendre ces données accessibles dans leur intégralité, a signalé la Dr Maria Van Kerkhove, responsable de la lutte contre la COVID-19 à l'OMS.

Transmission à l'homme par un animal intermédiaire présent sur le marché de Wuhan ou fuite de laboratoire, plusieurs théories circulent sur l'origine de la COVID-19.

Les nouvelles données chinoises apportent des éléments supplémentaires, a estimé Mme Van Kerkhove, mais de nombreuses questions restent ouvertes, notamment sur les animaux vendus sur le marché de la cité chinoise : s'agissait-il d'animaux domestiques ou pas, et d'où venaient-ils?