Un article écrit par Radio-Canada

L’inflation s’est établie à 5,2 % en février au Canada

Économie > Indicateurs économiques

L'inflation alimentaire croît plus rapidement que l'inflation totale.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
L'inflation alimentaire croît plus rapidement que l'inflation totale.

L'inflation alimentaire se fait toujours sentir sur votre facture d'épicerie. Le prix des aliments a augmenté de 10,6 %, d'une année à l'autre, en février.

L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 5,2 %, sur une base annuelle, en février au pays, indique Statistique Canada.

Pour un deuxième mois d'affilée, donc, le ralentissement observé d'une année sur l'autre en février 2023 est attribuable à un effet de glissement annuel, lequel s'est produit en raison d'une forte hausse mensuelle des prix en février 2022, dans le contexte du début de la guerre en Ukraine.

Autrement dit, l'effet de glissement s'explique lorsqu'une forte variation des prix à la hausse survenue au cours du mois de référence cesser d'influencer la variation des prix sur 12 mois, explique l'agence fédérale.

En excluant les aliments et l'énergie, les prix ont progressé de 4,8 % d'une année à l'autre en février 2023, après avoir enregistré une hausse de 4,9 % d'une année à l'autre en janvier.

Pas de répit à l'épicerie

Toutefois, si vous cherchez un répit à l'inflation, votre facture d'épicerie vous laissera sur votre faim. Pour un septième mois de suite, le prix des aliments achetés en magasin a bondi de 10 % et plus par rapport à la même période l'année précédente. En février, le prix des aliments achetés en magasin a augmenté de 10,6 % d'une année sur l'autre, note Statistique Canada.

Ce sont surtout les conditions météorologiques et le prix des intrants qui ont fait gonfler le prix des aliments. La hausse du prix des jus de fruits a été particulièrement élevée, de 15,7 % d'une année à l'autre, en février. L'approvisionnement en oranges a été perturbé par la maladie du dragon jaune et des événements climatiques comme l'ouragan Ian.

Si vous trouvez que les produits céréaliers, le sucre et les gâteries, le poisson, les fruits de mer et autres produits de la mer sont plus chers, vous avez raison. D'une année sur l'autre, en février, la hausse des prix de ces catégories s'est accélérée, de 14,8 % pour les produits céréaliers, de 6 % pour les produits du sucre et de 7,4 % pour ceux de la mer.

En revanche, certains produits ont vu leur hausse ralentir entre janvier et février. C'est le cas des boissons non alcoolisées, de la viande, des légumes et préparations à base de légumes ainsi que des produits de boulangerie.

C'est aussi le cas des produits laitiers, dont les prix ont augmenté plus lentement d'une année à l'autre, en février.

Énergie et logement

Les propriétaires de véhicules et d'immeubles alimentés au mazout l'ont constaté en février : le prix de l'énergie a baissé le mois dernier, de 0,6 % d'une année à l'autre, surtout en raison du prix de l'essence, qui a diminué. Cette situation est attribuable à la hausse des stocks chez nos voisins du Sud.

Fait à noter, il s'agissait du premier recul annuel depuis janvier 2021.

La croissance des prix du mazout et autres combustibles a ralenti d'une année à l'autre, en février (+24,3 %) par rapport à janvier (+36,5 %), mentionne Statistique Canada. Mais comme les propriétaires ont dû débourser davantage en raison de la hausse des taux d'intérêt, cette baisse est passée inaperçue.

Mince consolation pour les locataires, la croissance des prix du logement a ralenti d'une année à l'autre pour un troisième mois d'affilée, ajoute-t-on. La hausse a été de 6,6 % en janvier et de 6,1 % en février.

Hausses du taux directeur

Le ralentissement de l'inflation se poursuit au Canada après huit hausses consécutives du taux directeur depuis mars 2022 par la Banque du Canada, qui tente de contenir l'inflation annuelle autour de 2 %, sa cible.

Après avoir atteint un sommet annuel de 8,1 % en juin 2022, l’IPC a essentiellement fait du surplace tout l’automne. L’inflation était de 6,9 % en septembre et en octobre, avant de passer à 6,8 % en novembre, à 6,3 % en décembre et à 5,9 % en janvier.

En janvier, la banque centrale du pays établissait son taux directeur à 4,5 %. L’institution laissait entendre à ce moment que la hausse des taux était probablement terminée. Or, revirement en février : le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, disait qu'il était prêt à agir s'il le fallait.

Si l'inflation reste élevée et ne redescend pas jusqu'à l'objectif de 2,0 %, nous serons tout à fait prêts à augmenter davantage les taux d'intérêt, avait-il affirmé.

Le marché du travail montre toujours de la vigueur au pays. Après la création de 150 000 emplois en janvier, il s'est créé 22 000 emplois en février au Canada.