La Nouvelle-Écosse a discrètement imposé un moratoire sur les demandes de nouvelles fermes piscicoles en mer jusqu'à ce qu'elle ait évalué, cartographié et catégorisé ses côtes pour déterminer les emplacements les mieux appropriés.

Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement progressiste-conservateur, en 2021, le ministre des Pêches et de l'Aquaculture de la Nouvelle-Écosse, Steve Craig, n'a pas soumis d'options en matière d'emplacements d'enclos à filet ouvert.

Il affirme que des entreprises sont intéressées et qu’il n'autorise rien de tout cela à ce stade-ci jusqu'à ce que la classification côtière soit terminée.

Cette interdiction ne s'applique pas aux entreprises qui cherchent des endroits pour récolter des coquillages et des algues.

La classification côtière était une recommandation fondamentale de l'examen Doelle-Lahey de l'aquaculture dans la province, réalisé en 2014.

Ce rapport indique que les zones côtières doivent être classées vertes, jaunes ou rouges en fonction de leur capacité relative à accueillir des installations d'aquaculture de poissons à nageoires.

Il reconnaît aussi qu'il existe une méfiance généralisée à l'endroit de la pisciculture, mais il conclut que les risques de l'aquaculture marine de poissons à nageoires peuvent être atténués et que ce secteur d'activité a le potentiel d'apporter une contribution importante à la prospérité durable de la Nouvelle-Écosse.

Promesse de cartographie côtière

Les progressistes-conservateurs se sont engagés à mettre en œuvre la cartographie côtière pour l'aquaculture lors de la campagne électorale de 2021.

L'évaluation est effectuée par le Centre de recherche appliquée marine, une division indépendante du gouvernement provincial.

Le projet de classification côtière, qui a commencé cette année, a un budget de 3,65 millions de dollars et devrait durer trois ans.

L'objectif consiste à fournir une carte détaillée des zones scientifiquement adaptées aux enclos à filet ouvert. Le ministre Steve Craig y voit un outil de soutien pour aider à statuer sur les demandes.

Nous avons 13 000 kilomètres de côtes en Nouvelle-Écosse, dit-il. Je serais surpris s'il y en avait un millier adapté aux environnements de poissons marins. Je ne sais pas quel est ce nombre, mais je pense que nous pouvons avoir une meilleure idée.

Les demandes d'exploitations piscicoles déjà en cours suivent le processus en vigueur.

Ils ont le droit de passer par le système jusqu'à la Commission d'examen de l'agriculture pour obtenir une décision, explique le ministre des Pêches et de l'Aquaculture de la Nouvelle-Écosse.

Là où j'ai toute latitude, c'est lorsqu'il s'agit de permettre aux gens d'y participer et d'offrir une option d'emplacement, et je n'ai autorisé aucune de ces options.

Commission d'examen lente

La province a créé la Commission d'examen indépendante de l'aquaculture en 2015 et n'a jusqu'à présent rendu que deux décisions.

Un porte-parole de Cooke Aquaculture, le seul exploitant d'élevage de saumons en enclos à filet ouvert en Nouvelle-Écosse, affirme que le processus est incroyablement lent.

Cooke Aquaculture a plusieurs années de demandes d'agrandissement de fermes piscicoles existantes et attend des audiences devant la Commission d'examen de l'aquaculture.

Il est préoccupant de constater qu'il y a eu très peu de croissance de cette industrie en Nouvelle-Écosse du point de vue du développement des fruits de mer dans le domaine de l'aquaculture pour les crustacés et pour les poissons à nageoires, dit le porte-parole de cette entreprise, Joel Richardson.

Il ajoute que Cooke prévoyait dépenser 122 millions $ pour moderniser ses activités en Nouvelle-Écosse au cours des cinq prochaines années.

L'entreprise possède des élevages de saumons en enclos à filet ouvert juste à l'extérieur d'Halifax, à l'île Saddle, le long de la rive sud, et autour de la baie de Fundy, dans la région de Digby.

Avec les informations de Paul Withers, CBC