Un article écrit par Radio-Canada

« Une journée joyeuse » : le jeune épaulard coincé sur l’île de Vancouver a quitté le lagon

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kʷiisaḥiʔis, ou « petite chasseuse courageuse », s'en est allée d'elle-même du lagon, près de Zeballos, où elle était coincée depuis cinq semaines. (Photo d'archives)Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
kʷiisaḥiʔis, ou « petite chasseuse courageuse », s'en est allée d'elle-même du lagon, près de Zeballos, où elle était coincée depuis cinq semaines. (Photo d'archives)

Le jeune épaulard coincé dans un lagon sur l’île de Vancouver depuis le 23 mars est sorti par lui-même durant une marée haute.

À 2 h 30 du matin, par une nuit claire, calme et étoilée, l'épaulard femelle de Bigg, âgée de 2 ans, connu sous le nom de kʷiisaḥiʔis (petite chasseuse courageuse), a passé, à la nage, le banc de sable sur lequel sa mère est morte.

Sans intervention humaine, elle a sillonné le lagon Little Espinosa où elle était coincée, puis elle est passée sous un pont avant de se retrouver dans le bras de mer Esperanza.

Nous sommes convaincus qu'elle retrouvera son groupe, a indiqué Paul Cottrell, responsable des mammifères marins à Pêches et Océans Canada.

Un dénouement heureux

« C'est une journée joyeuse », a commenté le chef de la Première Nation Ehattesaht, Simon John.

Ce moment était attendu depuis cinq semaines. [...] Avec ce qui s'est passé aujourd'hui, nos communautés peuvent se réjouir et être heureuses que les choses se soient déroulées de cette manière.

Simon John, chef de la Première Nation Ehattesaht

Le 23 mars dernier, la mère de l’épaulard est morte après s’être échouée dans un lagon près du village de Zeballos. Le jeune épaulard était depuis bloqué dans le lagon.

Plusieurs tentatives de sauvetage

Il y a eu beaucoup de hauts et de bas et de rebondissements, a commenté Paul Cottrell.

Des équipes formées de Premières Nations, de chercheurs et de membres de Pêches et Océans Canada ont entre autres utilisé des enregistrements de chants d'autres épaulards pour convaincre l’animal de sortir du lagon. Elles ont aussi envisagé de le capturer afin de le transporter en pleine mer. Cependant, les opérations de sauvetage n’ont eu aucun succès.

Vendredi, le jeune épaulard a rejoint le bras de mer Esperanza par lui-même.

Nous avons été stupéfaits par la rapidité et le changement de comportement de l’animal lorsqu'il est passé des bras de mer peu profonds à ceux très profonds et très ouverts.

Paul Cottrell, responsable des mammifères marins à Pêches et Océans Canada

La Première Nation Ehattesaht indique qu’il faut maintenant donner à l’épaulard toutes les chances de retrouver sa famille avec le moins d'interactions humaines possible.

Les patrouilles seront plus nombreuses et des mesures de protection seront prises pour s'assurer qu'elle [l’épaulard] n'entre pas en contact avec des bateaux ou des personnes, ont expliqué Pêches et Océans Canada et la nation Ehattesaht.

Ils demandent à tout le monde de rester à l’écart de la zone et de kʷiisaḥiʔis en particulier.

La nation Ehattesaht croit que cette histoire renforce la présence d’un lien profond entre le monde des esprits, le monde animal et les peuples qui sont restés sur la terre et dans les eaux depuis toujours.

Elle tient à remercier tous ceux qui ont accompagné les mesures de sauvetage pendant la première partie du périple.