Un article écrit par Francesca Mérentié

Il transforme sa maison en musée

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Emile Banodji Kadissia utilise sa salle à manger comme espace de travail pour créer des sculptures et encadrer les peintures qu'il achète.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Emile Banodji Kadissia utilise sa salle à manger comme espace de travail pour créer des sculptures et encadrer les peintures qu'il achète.

Un résident de Whitby, en Ontario, a décoré son domicile d’artefacts religieux. Émile Banodji Kadissia a paré ses murs et son plafond de pagnes et d'œuvres d'art comme des peintures, des sculptures, ainsi que des versets bibliques dans le but d’allier « l’art, la tradition africaine à la spiritualité ».

Les œuvres sont installées depuis l’entrée de la maison et recouvrent les murs de pièces qui deviennent chacune un pavillon. La toilette des invités, par exemple, est le pavillon des Proverbes, un espace où philosopher.

M. Kadissia souhaite ouvrir son musée au grand public cet été. Il organise déjà des expositions privées.

Tout a commencé avec un masque rapporté du Tchad, son pays natal. M. Kadissia croyait simplement l’accrocher à son mur, mais il s'est senti inspiré. Je me suis rendu compte qu’il correspondait exactement à Joséphine Bhakita, la première femme noire devenue sainte.

Il a donc commencé à collectionner et à fabriquer des œuvres inspirées de l’art africain. Ensuite, il leur a donné une interprétation inspirée de sa foi chrétienne. Le christianisme n’est pas la seule forme de spiritualité exposée dans son musée. Le bouddhisme est aussi présent par l'entremise de statuettes de divinités.

Sur ses murs, les photographies de militants américains antiracistes abondent, les sculptures et masques africains se côtoient, les peintures religieuses se succèdent.

Pour le collectionneur, il est aussi important de léguer aux générations futures des musées axés sur la diversité et la représentativité dans les œuvres d’art. En tant que citoyen canadien, j’essaie de participer aussi au rayonnement de la communauté africaine en apportant quelque chose, dit-il. C’est ma contribution.

Plus jeune, M. Kadissia était philatéliste. Quand j’étais petit, je collectionnais des timbres. Mon père m’en donnait, raconte-t-il. Une passion qu’il poursuit depuis son arrivée au Canada en 1996. À Montréal, j’ai commencé à acheter des œuvres d’art, ajoute-t-il. Ses pagnes et de nombreuses sculptures proviennent d’Afrique.

M. Kadissia s’occupe de son musée chaque samedi. Tous les samedis, lorsque je me réveille de bonne humeur, que j’ai l’inspiration, je travaille sur le musée, confie le croyant qui attribue son œuvre à la bonté divine. Quand je suis dans mon musée, je ressens de la joie d’avoir accompli cela.

Le plus difficile pour M. Kadissia est de combattre le découragement qui l’habite parfois, car il porte à lui seul tous les chapeaux de la création de ce musée.