Un article écrit par Radio-Canada

Moscou « répliquera » si Londres fournit à Kiev des munitions avec de l’uranium appauvri

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Le président russe Vladimir Poutine a menacé mardi de « répliquer » si Londres fournit à l'Ukraine des munitions contenant de l'uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d'une responsable britannique.

Aujourd'hui, on a appris que le Royaume-Uni [...] avait annoncé non seulement la livraison de chars à l'Ukraine, mais également d'obus contenant de l'uranium appauvri [...] Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer, a déclaré M. Poutine.

Il semble que l'Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien, non pas en paroles, mais en actes.

Vladimir Poutine, président de la Russie

L'Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire, a-t-il ajouté. Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, la Russie a de quoi répondre. Nous allons voir ce qu'ils comptent utiliser, a-t-il affirmé.

Un pas de plus a été franchi dans l'escalade, a-t-il ajouté.

Lundi soir, la vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie a dit, en réponse à une question écrite posée par une parlementaire britannique, que le Royaume-Uni comptait fournir à l'Ukraine des obus contenant de l'uranium appauvri.

Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et les véhicules blindés modernes, a-t-elle souligné dans sa réponse écrite. Elle a expliqué que ces obus étaient destinés à être utilisés avec les chars Challenger que compte également livrer Londres.

Décision condamnée en Grande-Bretagne

L'organisation antinucléaire britannique Campaign for Nuclear Disarmament a condamné la livraison de munitions avec de l'uranium appauvri. Elle a estimé dans un communiqué mardi qu'il s'agirait d'un désastre environnemental et sanitaire supplémentaire pour ceux qui vivent au cœur du conflit.

Les obus à uranium appauvri sont des munitions destinées à percer les blindages, dont l'utilisation est critiquée pour les risques qu'ils comporteraient pour la santé des militaires les utilisant et des populations vivant dans les zones visées.

Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'uranium appauvri est un métal lourd, chimiquement et radiologiquement polluant.

Les munitions à l'uranium appauvri avaient été citées comme l'une des causes possibles du syndrome du Golfe, les problèmes de santé des anciens combattants de la guerre du Golfe en 1991, mais cela n'a pas été scientifiquement prouvé.