Un article écrit par Radio-Canada

Incendie dans le Vieux-Montréal : un deuxième corps trouvé mardi

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Le toit de l'immeuble s'est effondré dans l'incendie, ainsi que les étages intérieurs.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Le toit de l'immeuble s'est effondré dans l'incendie, ainsi que les étages intérieurs.

Le corps d'une nouvelle victime a été extirpé mardi des décombres de l'immeuble qui a été incendié jeudi dernier dans le Vieux-Montréal, dont la fragilité complique grandement les opérations de recherche.

Dimanche, un premier corps avait été retrouvé dans les décombres de l'immeuble incendié. La dépouille retrouvée était celle d'une femme, ont fait savoir les autorités lundi matin, sans en dire davantage. CBC/Radio-Canada a pour sa part identifié quatre des sept personnes manquant à l'appel.

L'enquête s'annonce « extrêmement difficile » car les trois étages se sont effondrés sur eux-mêmes, avait aussi précisé le chef de police de Montréal, Fady Dagher, lundi midi.

D'ailleurs, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) ne pouvaient toujours pas pénétrer dans le bâtiment en raison des risques inhérents, mardi.

La fermeture temporaire de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, est prolongée jusqu’au vendredi 24 mars. La date de réouverture sera communiquée dans les prochains jours.

Note

Les citations d'un témoin qui se trouvaient dans une version antérieure de cet article ont été retirées pour des raisons éditoriales.

Les secouristes doivent se rabattre sur des grues, des camions nacelles, des perches et des caméras pour fouiller les décombres, a expliqué l'inspecteur de police David Shane, lors d'un point de presse organisé par les autorités, mardi.

De la toiture aux étages inférieurs, ça s’est effondré en portefeuille. Il y a des endroits où les étages sont empilés les uns par-dessus les autres.

David Shane, inspecteur au SPVM

Des pathologistes du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale sont aussi sur le terrain. Ils tenteront de récupérer les corps des victimes selon les protocoles scientifiques, dans le respect et la dignité qui s’imposent, tout en préservant l’intégrité de la scène, a expliqué mardi sa directrice, Suzanne Marchand.

Dans le cas présent, le fait que le SPVM a déjà pu établir une liste des personnes manquant à l’appel aidera à l’identification des victimes, notamment pour les comparaisons d’ADN et de fiches dentaires, a-t-elle ajouté.

La coroner Géhane Kamel se penchera aussi sur les circonstances ayant mené aux décès causés par l'incendie. Mon objectif principal est de fournir des réponses aux familles et éventuellement des recommandations, a-t-elle déclaré mardi.

Le respect des normes de sécurité remis en doute

Depuis quelques jours, des témoignages rapportés dans les médias soulevaient des questions sur le respect des normes de sécurité dans ce bâtiment à caractère patrimonial du Vieux-Montréal.

Robert Lacas a notamment raconté à la presse que sa petite-fille et son copain ont appelé les policiers au plus fort de l'incendie en affirmant qu'ils ne pouvaient pas sortir de l'appartement qu'ils avaient loué, car il n'y [avait] pas de fenêtre.

Il n’y a pas eu d’alarme de feu, aucun son, aucun mot, a également relaté Alina Kuzmina, une Ontarienne en visite qui a réussi à échapper de justesse aux flammes avec son conjoint. On a été réveillés par la fumée et par le bruit du feu. Mon mari a attrapé une botte, a fracassé la fenêtre, et c’est comme ça qu’on a réussi à sortir.

En outre, Radio-Canada a mis la main sur les photos d'un logement sans fenêtre de l'immeuble incendié jeudi dernier. Seul un puits de lumière avait été aménagé dans l'appartement en question.

Le propriétaire de l'immeuble ne s'est pas manifesté publiquement depuis l'incendie. Son avocat, Me Alexandre Bergevin, a toutefois plaidé lundi, en entrevue à ICI RDI, que son client avait rencontré les enquêteurs et qu'il avait fourni une déclaration et des plans de l'établissement.

Airbnb

Pendant ce temps, le débat se poursuit en ce qui a trait à l'encadrement réglementaire des locations de logements à court terme de type Airbnb, qui sont normalement interdites dans le Vieux-Montréal.

Montré du doigt pour son inaction, le gouvernement caquiste de François Legault a fait savoir lundi qu'il entendait modifier la loi « prochainement » – une initiative qui recevra l'appui du Parti libéral et de Québec solidaire, ont fait savoir les deux partis d'opposition, mardi.

Avec les informations de Marie-Isabelle Rochon et de La Presse canadienne