Un article écrit par Radio-Canada

La police d’Halifax appelée des centaines de fois dans les écoles depuis 2018

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Les dossiers de la Police régionale d'Halifax montrent que des agents ont été appelés dans des écoles en raison d'incidents violents impliquant des élèves plus de 420 fois depuis 2018.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Les dossiers de la Police régionale d'Halifax montrent que des agents ont été appelés dans des écoles en raison d'incidents violents impliquant des élèves plus de 420 fois depuis 2018.

Des enseignants et du personnel de soutien veulent être mieux protégés depuis que deux d’entre eux ont été poignardés dans une école de Halifax cette semaine.

Deux employés de l’école secondaire Charles P. Allen sont dans un état critique mais stable à l'hôpital. Un étudiant de 15 ans fait face à 11 chefs d'accusation, dont deux de tentative de meurtre, en relation avec l'événement.

La violence dans les écoles en ce moment est endémique et je ne pense pas que les gens sachent à quoi ressemble l'école, confie Ann Marie Danch, qui a été assistante en éducation pendant 20 ans.

Nous avons des assistants qui sont à l'hôpital depuis de longues périodes parce qu'ils ont été si gravement blessés par des élèves.

La Police régionale d'Halifax a été appelée dans des écoles ou à proximité d'écoles en raison de violence impliquant des élèves 424 fois depuis 2018. Selon les données fournies par la police, des accusations ont été portées dans 77 cas.

La plupart des appels ont été classés comme agression ou menaces. Treize des 48 appels concernant la présence d’une arme ont abouti à des accusations.

Nous ne devrions pas avoir peur d'aller travailler et, dans bien des cas, nous avons peur d'aller travailler.

Ann Marie Danch, assistante en éducation

J'ai reçu des coups de pied, des morsures, des coups de poing et l'on m’a arraché des cheveux de la tête, rapporte une autre assistante en éducation, Latisha Levering. Et cette année, j'ai eu un élève qui m'a attaqué la poitrine.

En 2018 seulement, la police a répondu à 183 cas de violence dans les écoles ou à proximité, c’est la pire des cinq dernières années. Ces types d'événements ont considérablement diminué en 2020, alors que beaucoup de jeunes ont fait l’école à distance à cause de la pandémie.

La pire peur d'un enseignant

Le président du Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse dit qu'ils sont obligés d'examiner comment les écoles peuvent être rendues plus sécuritaires après l'événement de lundi.

C'est, je crois, que la pire peur d'un enseignant et certainement la pire peur d'un parent que cela puisse arriver, admet Ryan Lutes dans une interview.

Le président, qui est également enseignant au secondaire, affirme que le syndicat et la province doivent examiner quels services peuvent être déployés pour prévenir ce genre de comportement chez les élèves.

Quels soutiens n'étaient pas en place pour que ça puisse arriver, demande Ryan Lutes. Vous savez, quels soutiens du filet de sécurité sociale, quels soutiens en santé mentale notre système scolaire a-t-il besoin de fournir qui n'étaient peut-être pas là?

Amélioration de la sécurité scolaire

Il ajoute que le Syndicat veut participer à toutes les discussions que la province pourrait avoir en ce qui concerne l'amélioration de la sécurité dans les écoles.

La ministre de l'Éducation de la Nouvelle-Écosse affirme qu'il est trop tôt pour dire quels changements seront apportés pour améliorer la sécurité des écoles, car elle attend toujours les conclusions de l'enquête policière.

L'enquête en cours dans l'école pour comprendre exactement ce qui s'est passé et le travail que nous ferons pour examiner cette situation et les autres informations disponibles nous aideront à comprendre les prochaines étapes à suivre pour garantir que nos écoles sont aussi sécuritaires que possible, dit Becky Druhan.

La ministre n'a pas précisé si le ministère de l'Éducation envisageait d'installer des détecteurs de métaux dans les écoles pour empêcher les élèves d'apporter des armes.

Avec les informations de Josh Hoffman, de CBC