Un article écrit par Radio-Canada

Attaque de London : la communauté se prépare à marquer les 2 ans du drame

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De gauche à droite, les 4 victimes tuées dans l'attaque à London : Yumna Afzaal, 15 ans, sa mère, Madiha Salman, 44 ans, sa grand-mère paternelle, Talat Afzaal, 74 ans, et son père, Salman Afzaal, 46 ans.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
De gauche à droite, les 4 victimes tuées dans l'attaque à London : Yumna Afzaal, 15 ans, sa mère, Madiha Salman, 44 ans, sa grand-mère paternelle, Talat Afzaal, 74 ans, et son père, Salman Afzaal, 46 ans.

La communauté de London, en Ontario, se prépare à commémorer la vie des Afzaal, une famille musulmane qui a été tuée il y a deux ans dans une attaque au véhicule-bélier.

Maryam Al-Sabawi est souvent surprise par le bruit d'une voiture passante, hantée par le souvenir de son amie qui a été tuée il y a deux ans.

La jeune de 16 ans, maintenant en 11e année, était proche de Yumna Afzaal, qui a été happée avec trois membres de sa famille à une intersection de London le 6 juin 2021.

Les procureurs affirment que l'attaque était un acte de terrorisme visant la communauté musulmane de London.

Nathaniel Veltman, qui avait 20 ans au moment de son arrestation, fait aussi face à quatre chefs d'accusation de meurtre prémédité et à un de tentative de meurtre.

Il doit comparaître devant la cour en septembre.

Je suis visiblement musulmane, il est donc difficile de marcher dans la rue tous les jours en essayant de ne pas penser que cela pourrait m'arriver.

Maryam Al-Sabawi, amie de Yumna Afzaal, une victime de l'attaque

Pour Maryam Al-Sabawi, il a été vraiment difficile de s'en remettre, suivant l'attaque.

Non seulement Yumna était mon amie, mais elle a été tuée pour la même chose en laquelle je crois, explique l'adolescente.

Maryam Al-Sabawi et des leaders communautaires affirment que London, dans le sud-ouest de l'Ontario, a été transformée par l'attaque de 2021, qui a été la pire tuerie de l'histoire de la ville.

Salman Afzaal, 46 ans, sa femme de 44  ans, Madiha Salman, leur fille de 15 ans Yumna et sa grand-mère de 74 ans, Talat Afzaal, ont été tués dans l'attaque.

Le fils du couple, âgé de neuf ans, avait été grièvement blessé.

Il y a encore beaucoup de peur et d'inquiétude dans la communauté, mais beaucoup de guérison a également eu lieu, explique la directrice de la division antiracisme et anti-oppression de la Ville de London, Rumina Morris.

Nous avons vraiment transformé la douleur de cette attaque en objectif, ajoute-t-elle.

Depuis l'attaque, London a accéléré les initiatives de lutte contre l'islamophobie ainsi que contre le racisme anti-Noirs et anti-Autochtones.

Celles-ci incluent la nomination de liaisons communautaires pour bâtir des ponts avec ces groupes, souligne Rumina Morris.

La division anti-oppression et antiracisme de London a proposé un cadre qui permettrait à la Ville de passer toutes ses politiques à travers une lentille antiraciste.

La Ville a également souligné la vie des membres de la famille Afzaal à travers des parcs, des murales et des jardins créés en leur honneur, mais il a encore beaucoup de travail à faire, estime Mme Morris.

Maryam Al-Sabawi, qui a fondé la Coalition des jeunes contre l'islamophobie (Youth Coalition Combating Islamophobia) après la mort de son amie, croit qu'il est important de continuer à combattre la haine.

Même si [nous sommes] fatigués de nous battre, nous continuons à lutter parce que nous ne voulons pas que quelqu'un d'autre en fasse l'expérience, dit-elle.

Nous savons à quel point c'est douloureux, ajoute l'adolescente.

Le groupe de jeunes a créé des programmes éducatifs sur l'islamophobie et ses effets sur les jeunes qui ont été adoptés par les écoles de la ville.

Elle travaille également sur la création d'un documentaire sur l'islamophobie.

La Coalition des jeunes contre l'islamophobie organise une veillée pour marquer les deux ans depuis que quatre membres de la famille Afzaal ont été tués.

Le thème de l'événement est la résilience, confirme Maryam Al-Sabawi.

Les attaques contre les Canadiens musulmans n'ont pas cessé, dit-elle, c'est pourquoi la résilience est nécessaire.

Avec les informations de La Presse canadienne