Un article écrit par Magalie Masson

Kim Lebel déclaré non criminellement responsable du meurtre de Jacques Côté

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Kim Lebel, cet homme qui a assassiné son voisin Jacques Côté à l'arme blanche, au printemps 2022, a été déclaré non criminellement responsable de ses gestes pour cause de troubles mentaux.

Le juge Carl Thibault en a décidé ainsi, lundi matin, au palais de justice de Québec, après que la défense ait déposé un rapport du psychiatre-légiste, Dr Sylvain Faucher.

« Nous sommes d'avis que lors de la commission de ses actes délibérés, M. Lebel souffrait d'un nouvel épisode de son trouble schizo-affectif, et que si les symptômes psychotiques qui l'affectaient ne l'ont pas empêché de comprendre la nature des gestes qu'il commettait, ils ne lui ont pas permis d'en apprécier la qualité, à savoir s'ils étaient bons ou mauvais », peut-on lire dans le rapport.

De son côté, la poursuite n'entend pas contester la décision, ni les conclusions du rapport.

« M. Lebel souffre de maladie mentale depuis l'âge de 4 ans. Il a connu plusieurs épisodes d'hospitalisations pour des problèmes de santé mentale », a expliqué le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Jean-Sébastien Lebel.

L'état de M. Lebel n'a aucunement été causé par une intoxication quelconque, que ce soit la consommation d'alcool ou de drogue.

Me Jean-Sébastien Lebel, procureur

Rappelons que le meurtre brutal s'est produit en avril 2022 dans le secteur de Lac-Saint-Charles, à Québec.

À la suite du verdict, le trentenaire n'est pas libre. Il demeure détenu à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ).

Le dossier doit revenir en cour le 5 septembre et la Couronne entend demander à ce que Kim Lebel soit déclaré délinquant à haut risque, « compte tenu de la violence exercée » lors du meurtre.

« Si M. Lebel est déclaré délinquant à haut risque, au lieu que son cas soit transféré au Tribunal administratif du Québec ou une délégation de pouvoir de l'hôpital, ce sera la cour qui devra décider des modalités de détention et de libération, donc il y aura un contrôle judiciaire plus serré sur l'évolution de son état », précise Me Lebel.

Une poursuite contre la police de Québec toujours envisagée

Présents au palais de justice lundi matin, les parents de Kim Lebel n'ont pas souhaité faire de commentaires sur le verdict. Leur avocat confirme toutefois qu'ils envisagent toujours de poursuivre le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Au lendemain du meurtre, ils avaient dénoncé l’inaction des policiers et demandaient une enquête indépendante. Ils soutiennent avoir demandé de l'aide pour les problèmes de santé mentale de leur fils, à peine deux jours avant le drame.

Il y a quelques mois, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé qu’il ne porterait pas d’accusations contre les policiers de la municipalité.

Avec les informations de Camille Carpentier