Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées à Vancouver dimanche pour réclamer la résidence permanente pour tous les travailleurs migrants et les réfugiés, dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.
Le mouvement Statut pour tous
réunit une trentaine de groupes à Vancouver. Beaucoup de travailleurs migrants au Canada sont responsables de la production de la nourriture, la garde des enfants, et les soins pour les personnes malades et âgées. Et pourtant, on les prive de droits fondamentaux
, dit Gizel Gedik, une des organisatrices de la manifestation.
Cinq ans de travail temporaire
L’une des manifestantes, Milafe Buton, qui travaille à temps plein en tant que soignante auprès de personnes âgées, est une travailleuse étrangère temporaire au Canada depuis presque cinq ans. Elle dit qu’elle n’est pas pour autant plus proche de la résidence permanente, notamment à cause d'un manque d’éducation postsecondaire.
Son séjour au Canada n’a pas été de toute facilité. Elle affirme que son premier employeur a abusé d’elle et qu'elle a dû se sauver dans un refuge temporaire. Je suis si reconnaissante d’avoir survécu
, dit-elle. Elle ajoute que si elle n'avait pas à se soucier d’être expulsée du pays un jour, cela représenterait un énorme soulagement
.
Je paie mes impôts, je travaille, j’espère faire une demande pour la résidence permanente, mais ô, mon dieu, il y a beaucoup de défis!
En décembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a promis de créer un programme pour régulariser le statut des travailleurs sans papiers, et d’élargir les voies d’accès à la résidence permanente pour les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers temporaires. Les manifestants disent vouloir le talonner pour qu'il tienne sa promesse.
Dans un courriel, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada affirme que la mise en place de ces engagements est en cours.
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D’autres manifestants, des citoyens canadiens, sont venus dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice. Selon Yvonne Marcus, la situation des travailleurs migrants peut empirer rapidement lorsqu'ils se retrouvent dans des fermes isolées de toute zone urbaine. Ils sont exploités. Nous sommes privilégiés d'avoir les moyens d'acheter des fruits et légumes, alors qu'ils sont traités de manière atroce sur certaines fermes.
D’autres rassemblements ont eu lieu dimanche à Edmonton, Montréal, Toronto, et Niagara.
Avec les informations de Yasmin Gandham