Un article écrit par Radio-Canada

« Une des saisons les plus bizarres » pour les stations de ski canadiennes

Environnement > Conditions météorologiques

La saison de ski a été difficile au pays, d'un océan à l'autre. (Photo d'archives)Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
La saison de ski a été difficile au pays, d'un océan à l'autre. (Photo d'archives)

Après un hiver et du temp inhabituels, de nombreuses stations de ski canadiennes souhaitent recouvrirs parties gazonnées de certaines de leurs pentes afin qu'elles puissent être parcourues par les skieurs à l'occasion de la semaine de relâche.

Parmi celles-ci, Mont-Tremblant, dans les Laurentides. Jean-François Gour, directeur des communications à Station Mont-Tremblant, mentionne que les conditions météorologiques ont varié depuis le début de la saison. La semaine qui vient de s'écouler illustre bien les caprices de la météo : la température a atteint mercredi 9 °C avant de dégringoler à -14 °C le lendemain.

On a eu droit à un véritable cocktail, lance-t-il.

En Ontario et au Québec, certains terrains de golf ont même ouvert tandis que des stations de ski cessaient leurs activités.

Daniel Scott, un professeur de l'Université de Waterloo qui étudie les changements climatiques et le tourisme, dit que l'hiver 2024 a été l'une des saisons de ski les plus bizarres des dernières années dans l'ensemble du pays.

Il n'est pas fréquent que des stations aient des difficultés à offrir de bonnes conditions de ski pendant la semaine de relâche de mars, constate-t-il.

Les stations de ski, particulièrement au Québec et en Ontario, peinent parfois à ouvrir pendant le temps des Fêtes, mais elles peuvent fabriquer assez de neige en janvier et en février pour demeurer en activité pendant tout le mois de mars, ajoute M. Scott.

Et si une région traverse une saison difficile, les autres s'en sortent habituellement mieux, mais ce n'est pas le cas cette année, mentionne-t-il.

Il ajoute que l'hiver a été bizarre, d'un océan à l'autre dans toute l'Amérique du Nord, aux États-Unis et au Canada.

C'était une anomalie comme je ne me souviens pas d'en avoir vu depuis les 20 ans que j'étudie les saisons de ski.

Daniel Scott, professeur à l'Université de Waterloo

M. Scott cite l'exemple de la montagne de ski qu'il fréquente en Ontario et qui est demeurée fermée cette semaine malgré la chute des températures. Des orages et des températures élevées avaient réduit ses capacités à fabriquer assez de neige.

Un terrain de golf, situé à proximité, a annoncé qu'il serait ouvert pendant ce week-end.

Cela ne s'était jamais vu auparavant, note-t-il. C'est peut-être un coup de publicité, mais juste le fait qu'il soit ouvert et qu'il soit en activité pendant la pause de mars, que des jeunes jouent au golf en mars plutôt que de skier, ce n'est pas un hiver comme on connaît habituellement.

Cependant, certaines stations ont joué de chance, comme Whistler-Blackcomb, en Colombie-Britannique, qui a reçu 110 centimètres de neige. Cette neige toute fraîche a recouvert les pistes poussiéreuses situées dans les parties inférieures de la station.

Dame Nature a été capricieuse cette saison. Encore aujourd'hui, malgré toute la nouvelle neige, le nombre de pistes ouvertes est moins élevé qu'à l'accoutumée, reconnaît un porte-parole de la station Whistler-Blackcomb, Dane Gergovich. Habituellement, toutes les pistes sont ouvertes à ce temps-ci de l'année.

Autre fait inusité, la station continue à fabriquer de la neige artificielle. On continue de le faire afin de pouvoir rattraper les pertes que nous avons subies à cause des températures élevées et des pluies, souligne M. Gergovich.