Un article écrit par Radio-Canada

OpenAI dévoile GPT-4, la prochaine génération de son modèle de langage pour l’IA

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Par son déploiement, l’intelligence artificielle conversationnelle remet en question les pratiques et les usages qui se répandent à la vitesse grand V.Cliquez ici pour afficher l'image d'en-tête
Par son déploiement, l’intelligence artificielle conversationnelle remet en question les pratiques et les usages qui se répandent à la vitesse grand V.

La jeune pousse californienne OpenAI, qui a lancé à la fin novembre avec un grand succès son robot conversationnel ChatGPT, capable de générer toutes sortes de textes sur commande, a dévoilé mardi GPT-4, la nouvelle version de sa technologie d'intelligence artificielle (IA) générative.

GPT-4 est un grand modèle multimédia, moins doué que les êtres humains dans de nombreux scénarios de la vie réelle, mais aussi performant qu’eux dans de nombreux contextes professionnels et pédagogiques, a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Le modèle de langage a notamment réussi l’examen pour devenir avocat avec une note parmi les 10 % plus élevées, selon OpenAI. La version précédente, GPT-3.5, était au niveau des 10 % les moins bons, a précisé l’entreprise.

GPT-4 peut désormais postuler pour étudier à Stanford. Sa capacité à raisonner c'est du JAMAIS-VU!, a tweeté Jim Fan, un spécialiste de l'IA passé par Google et OpenAI, et désormais chez Nvidia. Il a admis avoir reçu de moins bons résultats à certains examens que le modèle.

La puissance de l'algorithme va augmenter, mais ce n'est pas une deuxième révolution, a nuancé Robert Vesoul, PDG de l'entreprise française Illuin Technology. On n'est pas passé de la Lune à Mars.

ChatGPT mène le bal

ChatGPT suscite beaucoup d'enthousiasme, mais aussi des polémiques depuis qu'il est en accès libre. Des millions de personnes l'utilisent dans le monde pour écrire des textes, des lignes de code ou des publicités, ou encore simplement pour tester ses capacités.

OpenAI, qui a reçu des milliards de dollars de la part de Microsoft, s'est ainsi imposé comme une sommité en IA générative grâce à ses modèles de génération de textes, mais aussi d'images, avec son programme DALL-E.

Son patron, Sam Altman, a récemment expliqué qu'il travaillait vers l'intelligence artificielle dite générale, c'est-à-dire des programmes qui sont dotés de capacités cognitives humaines.

Notre mission est de nous assurer que l'IA générale – des systèmes d'IA plus intelligents que les êtres humains en général – bénéficie à toute l'humanité, a-t-il mentionné sur le blogue de l'entreprise le 24 février.

Pour l'instant, le modèle manque d'une capacité cruciale : la mémoire. Il a été formé sur des données qui s'arrêtent en septembre 2021 et n'apprend pas en continu de ses expériences, détaille OpenAI.

De nouvelles capacités multimédias

Contrairement aux versions précédentes, GPT-4 est en effet doté de la vision : il peut traiter du texte, mais aussi des images, contrairement à son prédécesseur.

Le nouveau modèle de langage d’IA sera offert sur le robot conversationnel ChatGPT, mais sans la possibilité de lui fournir des images pour l'instant.

OpenAI souligne par ailleurs que GPT-4 a des limites semblables à celles des modèles précédents : Il n'est pas encore totalement fiable, [donc il invente des faits et fait des erreurs de raisonnement].

La banque Morgan Stanley a annoncé mardi qu'elle allait utiliser GPT-4, qui permet d'avoir toutes les connaissances de la personne la plus qualifiée en gestion de fortune - instantanément, a noté Jeff McMillan, un des dirigeants de la banque.

Le géant des tutoriels Khan Academy et l'application de paiement Stripe vont aussi intégrer des fonctionnalités de GPT-4.

Contrer les effets néfastes

Cette progression rapide de l'IA générative inquiète de nombreuses professions intellectuelles et créatives, qui s'imaginent déjà réduites au rôle de gestion des robots conversationnels pour en tirer les meilleurs textes et images.

Ces technologies ont aussi le potentiel d'être utilisées à des fins néfastes.

L'entreprise a annoncé qu'elle a engagé plus de 50 spécialistes pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger – pour la cybersécurité, par exemple – en plus des risques déjà connus, comme la génération de conseils dangereux, de codes informatiques défectueux et de fausses informations.

Leurs retours et analyses doivent permettre d'améliorer le modèle. Nous avons notamment récolté des données supplémentaires pour nous assurer que GPT-4 refuse les requêtes sur la fabrication de produits chimiques dangereux, a déclaré OpenAI.